Refus de soins aux séropositifs : rappel à l’ordre

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

« Aucune personne ne peut faire l’objet de discriminations dans l’accès à la prévention et aux soins. Les chirurgiens-dentistes qui ne respecteraient pas ce principe fondamental légal et déontologique s’exposent à des poursuites, tant devant les juridictions disciplinaires que pénales », rappelle avec fermeté l’Ordre des chirurgiens-dentistes dans un communiqué du 4 juin. Une mise au point nécessaire après la publication, le même jour, des résultats peu flatteurs d’un testing « refus de soins » réalisé par l’association de lutte contre le Sida, Aides, auprès 440 cabinets dentaires.
Pour cette enquête réalisée en avril 2015, des militants ou volontaires ont téléphoné dans ces cabinets pour prendre rendez-vous en signalant qu’ils étaient séropositifs, enregistrant les conversations. Dans 3,6 % des cas (16 cabinets), les refus sont directs, frontaux, lors de la prise de rendez-vous. Dans 30 % des cas, les refus sont déguisés. Le refus de soins déguisé est défini par l’Assurance maladie dans une circulaire de 2008 (CIR-33). Il comprend notamment « la fixation tardive, inhabituelle et abusive d’un rendez-vous ; l’orientation répétée et abusive vers un autre confrère ; l’attitude et le comportement discriminatoire du professionnel de santé… ». À partir de cette définition, l’association Aides a catégorisé les refus de soins des praticiens en deux types : les stratégies de découragement (horaires contraignants, dépassements d’honoraires, assurance de la solvabilité financière…) et les réorientations vers des services hospitaliers ou des confrères, sous prétexte d’un manque de connaissance de la pathologie et de sa prise en charge, de matériel non adapté ou la dangerosité des soins, qui suggèrent une meilleure prise en charge « ailleurs ».
« Un comportement comme ça, je croyais que cela n’existait plus ! C’est inadmissible », a réagi le président de l’Ordre, Christian Couzinou, auprès de l’AFP, en « incitant » les patients qui ont appelé à porter plainte auprès du conseil départemental de l’Ordre. « Les précautions thérapeutiques à mettre en œuvre sont les mêmes pour tous les patients qui doivent, tous, bénéficier d’une même chaîne de décontamination et de stérilisation. C’est d’autant plus vrai que le patient peut lui-même ignorer l’infection dont il est porteur », rappelle l’institution.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie du cabinet

Contrats d’apprentissage : les raisons de la rupture

Tandis qu’une étude de l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL) publiée le 16 septembre (lire Id n° 33) montre que, dans...
Actualité Vie du cabinet

Article réservé à nos abonnés Pour une gestion écoresponsable des déchets au cabinet dentaire. Partie 1 : risques et réglementations

Connaître les risques écologiques liés à la production et au traitement des déchets La réglementation sur le traitement des déchets...
Vie du cabinet

Elections professionnelles dans les TPE : vérifier son inscription sur les listes électorales

Les salariés des cabinets dentaires comme tous ceux des très petites entreprises (TPE) de moins de 11 salariés sont appelés...
Vie du cabinet

Morte au fauteuil

« Gironde : deux dentistes mis en examen après la mort d’une patiente », titre Sud-Ouest le 8 juillet. Une femme de 68 ans est en effet...
Vie du cabinet

Soins écoresponsables : une webconférence pour partager les expériences

La direction générale de l’offre de soins (DGOS – ministère de la Santé), l’assurance maladie et l’Agence nationale de la...
Vie du cabinet

Formalités administratives de l’entreprise : une aide en ligne

Depuis le 16 octobre 2023 toutes les entreprises, quelle que soit leur forme juridique (entreprise individuelle, société et micro-entreprise), ou leur...